Voici le courrier envoyé à Mme la DASEN pour protester contre la façon dont le mouvement a été géré cette année par la DSDEN.
à Madame la Directrice Académique de la Manche,
Objet : mouvement intra-départemental
Madame la Directrice Académique,
C’est la 2è année que le mouvement intra-départemental des enseignants du premier degré se déroule dans la plus grande opacité, sans concertation avec les élu-e-s du personnel.
La profession ne s’y habitue pas, et ne s’y habituera sûrement jamais, tant le manque de transparence et d’information font défaut dans cette opération de carrière qui demande pourtant la plus grande confiance pour qu’elle soit bien vécue. Les organisations syndicales sont certes consultées, en amont du mouvement, au sujet des règles, mais une fois ce temps de concertation passé, plus aucune instance n’est réunie, plus aucun document ne leur est donné, que ce soit pour affecter les personnels lors des différentes phases ou encore pour aborder les cas particuliers, médicaux ou autres. Ce sont pourtant lors de telles réunions paritaires (CAPD ou groupes de travail) qu’un réel travail de croisement des informations, de vérification et d’échange sur les situations peut se faire.
Ces instances permettent aussi aux élu-e-s du personnel de porter la voix des enseignant-e-s, et ainsi d’apporter un point de vue autre que celui unique de l’administration. C’est aussi grâce aux documents préparatoires au mouvement (comportant les barèmes des participants, leurs vœux, etc.) que les élu-e-s du personnel peuvent vérifier en toute objectivité le respect des règles du mouvement, mais aussi sont en mesure d’apporter une réponse aux interrogations de leurs collègues, interrogations bien souvent légitimes lorsqu’on a un point de vue extérieur aux rouages du mouvement.
Les collègues nous interpellent encore régulièrement, mais nous ne sommes plus en mesure de leur apporter une réponse précise, tant les données concrètes sur les postes et les vœux des personnels nous manquent. L’administration ne semble pas en mesure d’apporter une réponse à toutes ces demandes, malgré toute la bonne volonté qu’elle a, nous n’en doutons pas.
Nous, élu-e-s du personnel, perdons peu à peu les moyens d’informer correctement les enseignant-e-s, car il ne suffit pas de leur expliciter les règles (ça, nous pouvons le faire) : il nous manque les affectations de l’ensemble des personnels avec leur barème, qui nous permettraient d’apporter des éléments statistiques et de stratégie à la profession. Le peu d’informations données à la profession par le ministère concernant les permutations informatisées est contre-productif, car très trompeur lorsqu’on ne possède pas une connaissance fine du principe des permutations. Cela montre à quel point une information personnalisée, que seules les organisations syndicales semblent à même de réaliser, est indispensable pour permettre aux personnels de participer au mouvement en toute connaissance de cause. Les possibilités de recours, suite à une affectation, sont loin d’être une solution en cas de désaccord : en effet, d’une part ces recours sont traités bien trop tardivement (le seul recours de cette année n’avait toujours pas fait l’objet d’une réunion à la mi-septembre, la personne a d’ailleurs fini par annuler son recours), d’autre part les informations très parcellaires apportées par l’administration lors de ces recours ne permettent pas de vérifier l’absence d’erreurs. La profession ne comprend pas non plus la logique d’individualisation, qui fait qu’aucun résultat global du mouvement n’est communiqué publiquement, dès la fin juin. Une telle publication permettait pourtant, comme c’était le cas auparavant, aux équipes de s’organiser, mais aussi aux enseignant-e-s de savoir, tout simplement, qui arrivait dans telle ou telle école et qui en partait, choses qui, parmi d’autres, font vivre le collectif enseignant. L’argument de protection des données personnelles ne tient pas lorsqu’on voit les articles de presse de rentrée avec les équipes d’école.
Enfin, le résultat très tardif du mouvement pose problème, que ce soit pour les enseignants qui y participent ou pour les équipes qui préparent la rentrée. De nombreux départements organisent une phase principale plus tôt, début juin très souvent. Pourquoi la Manche ne pourrait-elle pas en faire autant ? Cela permettrait aussi d’avoir des délais plus larges pour l’appel d’offre, entre autres.
Nos demandes sont donc les suivantes :
que les documents préparatoires nous soient à nouveau communiqués,
que les instances paritaires puissent se réunir pour étudier en toute transparence les affectations, et les situations particulières,
qu’un groupe de travail départemental propose un bilan du mouvement en amont de la tenue du groupe de travail académique sur la question
que les affectations actées soient publiées et communiquées à toute la profession, et ce dès la clôture du mouvement,
que le calendrier des opérations (phase principale, appel d’offre, composition des postes fractionnés) soit avancé le plus possible.
Il en va de la transparence et de l’équité du mouvement, et donc du respect des personnels qui y participent. Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Madame la DASEN, en nos sentiments les plus respectueux et en notre attachement au service public d’Education.
L’intersyndicale SUD-Education, SGEN-CFDT, SE-UNSA, FO et SNUipp-FSU