Les enseignants n’ont plus le moral. La CFDT Académie de Normandie le crie depuis longtemps, sans réaction de la part de l’administration. Des solutions doivent être trouvées : c’est URGENT !

Selon la dernière enquête de l’OCDE, reprise par Le Monde ICI, ou France Info ICI, le mal-être des enseignants ne faiblit pas. Cette situation, déjà alarmante, devient critique dans un contexte où les difficultés de recrutement s’accentuent. Les enseignants expriment un profond désarroi professionnel, lié à la fois à la dégradation de leurs conditions de travail et à l’absence de reconnaissance salariale réelle.

Des conditions de travail qui se détériorent

Les enseignants sont confrontés à une charge de travail croissante, à des classes de plus en plus hétérogènes et à un manque de moyens humains et matériels. Les injonctions institutionnelles s’accumulent, sans que le temps ou les ressources nécessaires soient donnés pour y répondre.

Résultat : épuisement professionnel, perte de sens et sentiment d’abandon se généralisent.

Le manque de transparence de l’administration sur moult sujets suscitent méfiance et suspicion de la part des collègues.

Une revalorisation salariale illusoire

Malgré les annonces successives, la valorisation salariale promise n’a que peu d’effet sur le terrain. Les enseignants constatent que les mesures restent partielles, inéquitables ou conditionnées à des missions supplémentaires. Le pouvoir d’achat continue de s’éroder, accentuant le sentiment de non-reconnaissance.

L’action de la CFDT Éducation

Face à ce constat, la CFDT Éducation agit concrètement. Elle accompagne les personnels victimes d’accidents du travail ou en souffrance professionnelle, et intervient auprès de l’administration pour améliorer la prévention des risques psychosociaux. Nous avons été reçus par la DRH du Rectorat ce jeudi 9 octobre pour aborder quelques cas individuels.

La CFDT œuvre aussi pour que les solutions soient construites en amont, dans le dialogue social, avant que les situations ne deviennent irréversibles.

Des refus qui aggravent la situation

L’un des points préoccupants, surtout au niveau académique, reste le refus croissant des demandes de disponibilité, de rupture conventionnelle ou de temps partiel formulées par les enseignants épuisés. Cette rigidité administrative alimente la frustration et empêche de véritables pauses nécessaires à la reconstruction.

Les collègues, pour pouvoir mener à bien leur mission dans de bonnes conditions, sont aujourd’hui prêts à accepter une baisse de salaire conséquente.

Il n’est pas surprenant que le mécontentement des personnels s’amplifie.

Un grand  sentiment de déclassement

Un sentiment profond de dévalorisation et de déclassement traverse aujourd’hui le corps enseignant.

Beaucoup expriment le sentiment de ne plus être reconnus dans leur métier, ni par l’institution, ni par la société. Ce malaise s’ancre dans un contexte global d’épuisement et de surcharge, marqué par la multiplication des démarches administratives, la pression croissante des mails professionnels reçus en dehors des heures de service, et la prolifération des demandes institutionnelles souvent déconnectées du terrain. Ces injonctions répétées et parfois contradictoires nourrissent une défiance croissante à l’égard de la hiérarchie et renforcent l’impression d’un écart grandissant entre les valeurs du métier et la réalité quotidienne.

Ce climat contribue à fragiliser le sens du travail et le lien collectif entre les personnels.

Des accidents du travail en forte hausse

Depuis cette rentrée, la CFDT Éducation de l’académie de Bordeaux recense déjà plusieurs accidents du travail liés à des griffures, morsures ou insultes de la part d’élèves. Ces situations, malheureusement de plus en plus fréquentes, sont pour la CFDT le symptôme d’un profond malaise du système éducatif.

Enseignants et AESH sont les plus touchés. La CFDT accompagne tous les collègues.


Un travail de fond doit être engagé avec l’administration pour comprendre, prévenir et traiter ces violences.
Chaque situation fait l’objet d’un accompagnement individualisé par la CFDT auprès des collègues concernés. Il est essentiel que l’administration assume pleinement ses responsabilités face à ces faits graves.


Non, les enseignants et les personnels AESH n’ont pas à être injuriés, frappés ou griffés lorsqu’ils exercent leur métier.


La CFDT attend aujourd’hui une réaction forte et concrète de la part de l’administration pour garantir la sécurité et la dignité de tous les personnels de l’Éducation nationale.

Explosion du nombre de fiche SST

À cela s’ajoute l’explosion du nombre de fiches dans le RSST (Registre Santé, Sécurité au Travail), qui traduit la montée des situations de tension et de souffrance au travail.

Le mal-être enseignant n’est pas une fatalité. Il appelle une réponse urgente, fondée sur la reconnaissance, le respect du travail réel et l’amélioration des conditions d’exercice. La CFDT continuera de porter ces exigences dans toutes les instances, aux côtés des personnels.

Vous êtes en souffrance ? Que faire ?

Contactez des élu.es Sgen-CFDT

Le Sgen-CFDT est là pour vous accompagner dans l’analyse des situations difficiles (voir cet article de nos collègues aquitains) rencontrées avec les familles. Nos représentants syndicaux peuvent vous aider à :

  • Analyser la situation et son contexte, afin d’en identifier les causes et les enjeux.
  • Partager un constat clair et objectif, en facilitant une communication constructive entre les parties prenantes.
  • Trouver des solutions pérennes, respectueuses des droits et des besoins de chacun, pour restaurer un climat de travail serein.
  • Le cas échéant vous accompagner dans une démarche (temps partiel thérapeutique, accident du travail…)

N’hésitez pas à nous solliciter. Notre objectif commun est de garantir des relations apaisées entre l’école et les familles, tout en soutenant les équipes éducatives dans leur mission quotidienne.

Vous pouvez retrouver l’enquête de la DEPP (Direction de l’Evaluation de la Prospective et de la Performance) à cette adresse : https://www.education.gouv.fr/conditions-d-exercice-et-perceptions-du-metier-d-enseignant-l-ecole-elementaire-et-au-college-en-451532