…Sauf pour notre nouveau nouveau nouveau nouveau nouveau ministre (oui, oui le 5ème en 1 an !)

En attendant la future ex-ministre démissionnaire Nicole Belloubet nous prévient que les budgets prévus pour 2025 seront insuffisants, les réformes annoncées plus ou moins appliquées ou reportées ou annulées c’est selon… La circulaire de rentrée, publiée le 27 juin, est finalement déjà en partie obsolète…

On est sans nouvelle du PACTE dans le 1er degré (PACTE qui profite d’ailleurs surtout à l’enseignement privé selon la DEPP…), les projets EDD ne seront plus financés (mais on peut encore payer des uniformes…). La mesure “phare” c’est l’interdiction du portable au collège expérimentée à la rentrée puis généralisée en janvier, il fallait bien une petite nouveauté à mettre sous la dent des journalistes… sauf que le portable est déjà interdit au collège depuis 2018…

Bref, une rentrée sans pilote qui permettra pour un temps aux personnels d’échapper à la frénésie de changements, annonces et injonctions… On en vient presque à se contenter de si peu…

On n’est pas les seuls à le dire… « Ce qui me frappe, c’est l’importance des réseaux sociaux qui rythment la vie politique. Les cabinets ministériels sont aux aguets de tel ou tel tweet pour réagir, alors que, dans un domaine comme l’éducation, rien ne se règle en quelques heures ou à coups d’annonces tonitruantes. » Pap N’Diaye, ex-ministre de l’Education Nationale dans le journal le Monde.

Ce qui change ou pas…

  • réformes “à moitié”:

– le Brevet des collèges : la note de contrôle continue ne comptera plus que pour 40% dans la note finale. Abandon de l’obligation d’obtention du brevet pour le passage au lycée. Les classes “prépa lycée” n’ont plus lieu d’être mais celles prévues pour l’expérimentation devraient être maintenues ?


– les évaluations obligatoires : elles seront facultatives en 5ème et 3ème mais applicables pour les autres niveaux (voir la position du Sgen-CFDT).
– les groupes de niveaux / besoins : latitude laissée pour leur organisation (ou pas…) en fonction des moyens. Autant dire que c’est la fin de l’équité des conditions d’enseignement et d’apprentissage pour les 6ème et 5ème…

– uniforme : expérimentation

  • réformes annulées (ou reportées ?)

– nouveaux programmes du cycle 1 et 2

– labellisation des manuels

– réforme du concours pour “relancer l’attractivité” (rappel : 3 000 postes manquants cette année)

– promesse de juin 2023 (E.Borne) : 500€ pour financer le permis de conduire pour les lycéens pro (mesure accordée aux apprentis)

Dans notre département, le Dasen n’a pas jugé bon de réunir un CSA pour examiner les situations d’école qui auraient des effectifs trop importants en cette rentrée ! Il est vrai que le CSA de juillet avait permis 7 annulations de fermetures et 2 ouvertures de classes mais il arrive que des variations d’effectifs surviennent pendant les congés.

L’école de Marigny va cependant bénéficier d’un remplaçant toute l’année afin de décharger les classes (dont certaines montaient jusqu’à 30 !), une décision que l’on aurait souhaité apprendre par une instance représentative plutôt que par des bruits de couloir. Le Sgen-CFDT n’a pas manqué de rappeler au Dasen son attachement au dialogue social !

Dans l’ensemble, on peut regretter que la logique d’affichage (plafonnement à 24 élèves par classe) et la logique comptable priment sur tout le reste : une classe de TPS à 27 élèves est-elle souhaitable ?  Quid d’un CM2 à 28 + 2 inclusions ? Les répartitions ne sont pas qu’une affaire de chiffres et entasser les élèves dans certains niveaux pour plafonner à 24 (ou 12) dans certains autres n’est pas toujours pédagogiquement judicieux. Espérons qu’une réelle prise en compte des moyens soit à l’ordre du jour dans le futur gouvernement !

 
CSA du 10 juillet 2024 : ajustements – SGEN CFDT 50 (sgen-cfdt-normandie.fr)